Anatomie des fleurs de soie

Au bout de plusieurs siècles de perfectionnement, les fleurs de soie méritent désormais une place de choix dans votre intérieur.
Il est pratiquement impossible de distinguer une composition de fleurs de soie d’une composition de fleurs naturelles. Les fleurs de soie sont réalistes au point même d'arborer délibérément de petites imperfections!

Vous devrez peut-être toucher et sentir la composition florale pour vous convaincre que les fleurs sont artificielles. Les plus belles fleurs de soie marient le savoir-faire séculaire des artisans à la technologie moderne. Résultat: un paysage floral que l’on expose fièrement chez soi ou lors d’occasions spéciales.

Citons certaines petites touches convaincantes: les épines des roses en soie, le feuillage criblé de morsures d’insectes et même un parfum fleuri! Les fleurs de soie comportent de nombreux avantages. Ce sont toujours des fleurs de saison, elles ne nécessitent ni arrosage ni engrais, et elles sont économiques.

L’histoire des fleurs de soie remonte à 1 300 ans, lors de la dynastie des Tang en Chine. Le pays qui a mis au point l’industrie de la soie, ou sériciculture, a commencé l’introduction des fleurs de soie. Celles-ci, très prisées de l’aristocratie, finirent bientôt par conquérir le peuple.

Vers le milieu du XIIe siècle, des artisans italiens eurent l’idée de se servir de la soie produite par les vers à soie pour créer des fleurs artificielles. Au XIVe siècle, les Français raffinèrent les tissus et la qualité des fleurs, pour ensuite devenir les plus grands artisans sériciculteurs au monde.

Suite à la Révolution française, de nombreux fabricants français de fleurs artificielles émigrèrent en Angleterre, en emportant leur savoir-faire. La plus grande expression de cet art floral se retrouve dans les excès floraux de l’ère victorienne. Au début du XIXe siècle, les colons anglais firent éclore les fleurs artificielles en Amérique du Nord.

De nos jours, la grande majorité de la fabrication mondiale de fleurs de soie - évaluée à des milliards de dollars - se concentre en Asie, particulièrement en Chine. La tradition de fleurs de grande qualité faites à la main reste à Paris et à New York, où s’affairent les paruriers floraux servant la haute couture et la mode.

Aujourd'hui, la «soie» des fleurs ne recouvre plus qu’une description générique. La plupart de ces fleurs sont élaborées à partir de mélanges de coton et de polyester, qui absorbent parfaitement les teintures colorées et rendent fidèlement différentes textures. Mais cherchez bien, vous pouvez encore trouver des fleurs de soie véritable.

La fine qualité des fleurs de soie contemporaines suffit à faire oublier l’embarrassant souvenir des décennies où les fleurs de plastique trônaient en reines dans nos salons.

Moyennant un long travail soigneux, la structure anatomique des fleurs de soie modernes se montre fidèle à la nature. Les concepteurs dissèquent des fleurs naturelles pour examiner leur structure afin de confectionner leurs homologues artificielles. Même en techniques de moulage, les fabricants ont recours à des pétales et feuillages naturels pour créer leurs prototypes. Des techniques sophistiquées de sérigraphie permettent d’ajouter des touches de couleur.

Pour fabriquer les plus belles fleurs artificielles, on découpe chaque pétale à l’emporte-pièce dans le tissu sélectionné. On le fait sécher et c’est ensuite l’étape de la mise en forme. Après avoir pressé chaque pétale pour le galber, on y insère à la main un fil de laiton.

Chaque fleur subit alors une opération de montage individuel. Avec d’autres fleurs, elle est assemblée en bouquet dans du papier de fleuriste. Les bouquets sont disposés dans des boîtes comme des bouquets de fleurs naturelles ¬— ultime étape d’un processus issu du savoir-faire de nombreux doigts d’or.